Quelques mois se sont écoulés depuis la conclusion de l'accord de Paris. Le 22 d’avril, il sera signé par de nombreux chefs d’État. L'accord définit des objectifs cruciaux pour limiter les augmentations de température dans le monde et des objectifs spécifiques dans trois domaines: atténuation, adaptation et financement.
Beaucoup attendaient de la conférence un forum de discussion avec peu de résultats efficaces. De toute évidence, il est trop tôt pour obtenir des résultats tangibles, mais l'accord comporte de nombreux points positifs.
L’objectif à long terme de limiter les augmentations de température à 2 ° C - ou un deuxième objectif plus ambitieux de 1.5 ° C - guide l’accord. Les mesures d'atténuation comprennent un objectif à long terme: faire le point le plus tôt possible, équilibrer les émissions et les puits. La décision qui l’accompagne indique que les émissions doivent être réduites de 55 gigatonnes (Gt) à 40Gt dans 2030, un écart énorme entre 15Gt.
Un nouvel objectif mondial d'adaptation vise à accroître la capacité d'adaptation et la résilience des pays. L’objectif est également d’augmenter le financement à un milliard de dollars US par an après 100.
Ces objectifs sont clairement placés dans le contexte du développement durable et de l’élimination de la pauvreté.
Pourquoi ce qui s'est passé à Paris est différent
L’Accord de Paris a tenu la promesse, découlant de la Conférence 2011 de Durban sur les changements climatiques, d’un régime applicable à tous au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Le monde a finalement dépassé le clivage en deux groupes, les pays développés et les pays en développement. Des batailles acharnées se sont souvent déroulées dans ce sens. Paris reflète la différenciation, reconnaissant que le monde n’est pas le même. Mais il reconnaît la nécessité de dépasser les anciennes divisions et d'agir. Il exprime les différences de manière plus subtile, notamment en matière d'atténuation et de financement.
L'accord de Paris définit une approche ascendante. Si les objectifs du Protocole de Kyoto étaient top-down, l'un des traits distinctifs de l'Accord de Paris est que les contributions déterminées au niveau national contribueront à la réponse globale. Les propositions visant à répartir les budgets d'émissions globaux et à les répartir entre pays ont été rejetées. L'adaptation, les pertes et les dommages sont beaucoup plus importants dans l'Accord de Paris que dans les accords précédents sur le climat.
Les plans d'adaptation des pays sont obligatoires et mettent clairement l'accent sur la mise en œuvre. Les pays devraient communiquer régulièrement à la communauté internationale ce qu'ils font en matière d'adaptation, sous différentes formes. Avant Paris, 88% des contributions prévues déterminées au niveau national comprenaient l’adaptation. Les États-Unis et l'Union européenne - avec les États membres de 28 - ont présenté des engagements d'adaptation. Ensemble, les plans et les communications renforceront considérablement la base d'informations sur l'adaptation.
Les contributions déterminées au niveau national (NDC) sur l'atténuation sont des obligations de comportement qui nécessitent des mesures nationales pour atteindre les objectifs. Ils seront fortement examinés. Les rapports et les examens sont renforcés au niveau de chaque pays et l'inventaire mondial informera d'autres objectifs d'atténuation. Les stratégies à plus long terme de toutes les parties sont encouragées.
L'Accord de Paris stipule que tous les pays devraient s'efforcer de formuler des stratégies à long terme pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'Afrique du Sud a une plage de trajectoires de pic, de plateau et de déclin dans sa politique nationale et a présenté des stratégies d'atténuation pour 2025 et 2030 à Paris. Lors du prochain cycle, il devrait inclure des objectifs à plus long terme, même ambitieux, pour 2050.
Un bilan mondial examinera l'atténuation, l'adaptation et le soutien tous les cinq ans, sur la base de l'équité et de la science, afin d'indiquer ce qui reste à faire.
L'ambition croissante est cruciale car la somme des contributions prévues déterminées au niveau national est insuffisante pour nous maintenir sur la voie de la limite 2 ° C. Les résultats de cet inventaire éclaireront les actions futures des pays, leur soutien et leur coopération internationale. Cet examen global tiendra compte de l'effort collectif, à la lumière de l'équité et de la science. En d'autres termes, en faisons-nous tous assez et nos efforts sont-ils partagés équitablement?
La transparence est peut-être l'élément le plus important de l'Accord de Paris. Le cadre applique la transparence à la fois à l'action et au soutien, ce dernier nécessitant du travail. Les modalités communes donneront une flexibilité aux pays en développement qui ont moins de capacités pour améliorer les rapports et les examens au fil du temps.
L’Accord de Paris est un traité dans tous les domaines sauf son nom; c'est un accord juridiquement contraignant. La nature des obligations au sein du traité diffère - certaines sont contraignantes et d'autres non.
Il est obligatoire pour chaque pays de communiquer avec les CDN sur l'atténuation tous les cinq ans et de prendre des mesures au niveau national pour atteindre leurs objectifs. Les contributions financières individuelles des pays développés ne sont pas contraignantes. Tenir les promesses de financement et augmenter les flux d'investissement globaux seront surveillés de près, en particulier par ceux qui ont besoin d'aide. Un examen obligatoire des obligations devrait renforcer l'action au fil du temps, en établissant des obligations de comportement et en atteignant les objectifs en cas d'atténuation. Tout le monde doit faire mieux à chaque tour - ce que l’on appelle la «progression».
Il est important d'amener plus d'acteurs dans des espaces plus créatifs, en assurant une fonction catalytique à la Convention et peut-être même en la modifiant en interne. Paris rend les processus complémentaires complémentaires aux négociations textuelles. Il relie plusieurs acteurs dans des espaces plus créatifs. Cela signifie que l'accord pourrait permettre une action au niveau national, avec de nombreux autres acteurs, et permettre une coopération internationale en matière d'énergie plus propre.