La «révolution» technocrate de Macron répudiée par les citoyens français fatigués

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Le mouvement des `` gilets jaunes '' en France a ses propres problèmes, mais le regret de la politique technocrate de Macron est bien visible. Le résultat est loin d'être clair, mais l'élite européenne est effrayée et sur la défensive. ⁃ Éditeur TN

Jean-Baptiste Moreau, un agriculteur qui partage son temps entre le Parlement et ses étables, pensait qu'il ferait partie de la solution aux problèmes politiques de la France lors de son élection.

L'homme de 41 ans a remporté un siège au parlement en juin 2017 dans ce que certains commentateurs ont qualifié de «révolution de velours» dirigée par le président Emmanuel Macron, qui a vu des électeurs grincheux chasser toute une génération de députés des principaux partis politiques du pays.

Le mouvement centriste victorieux de Macron a occupé la moitié de ses sièges parlementaires avec des personnes qui n'avaient jamais exercé de fonction politique auparavant, y compris Moreau, qui a publié une photo sur Twitter de lui-même en train de livrer un veau le jour de Noël.

Mais moins de deux ans après le plus gros roulement de personnel politique en 60 ans, la France a été confrontée à une autre révolte anti-élite menée par des manifestants «gilet jaune» bénéficiant d'un large soutien public.

«Compte tenu du poids de l'agenda législatif, nous avons été très occupés au parlement et à Paris et pas assez sur le terrain pour expliquer comment nous voulons faire de la politique différemment», a déclaré Moreau dans une interview.

«Et peut-être que nous n'avons pas été assez différents de nos prédécesseurs», a déclaré à l'AFP le député de la Creuse centrale dans ce qu'il a appelé un «mea culpa».

L'échec de la tentative de Macron de restaurer la confiance dans les politiciens en France pourrait avoir des répercussions dans un pays où les partis d'extrême droite et d'extrême gauche anti-établissement n'ont jamais été aussi populaires.

Une étude publiée la semaine dernière par l'institut politique Cevipof de l'université de Sciences Po a révélé que plus des deux tiers des Français avaient encore une opinion extrêmement négative des hommes politiques.

Lorsqu'on leur a demandé de résumer leurs sentiments à leur égard, 37% ont déclaré ressentir de la «méfiance», 32% du «dégoût», XNUMX% de l'ennui et XNUMX% de la «peur».

Seuls les quelque 35,000 XNUMX maires de France, perçus comme proches des personnes qu'ils représentent, ont inspiré la confiance d'une majorité de personnes.

- Résultats `` alarmants '' -

Globalement, le cynisme était à son plus haut niveau depuis que Cevipof a commencé ses enquêtes dans 2007, avant les présidences de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, jugées sévèrement par les électeurs français.

«Le regain de confiance espéré par Emmanuel Macron après son élection ne s'est pas concrétisé», a commenté la semaine dernière le directeur du Cevipof Martial Foucault, qualifiant les résultats d '«alarmants».

De nombreux nouveaux députés du parti République en mouvement de Macron (LREM) ont été choqués par les abus dont ils sont l'objet depuis que les manifestants «gilet jaune» de la France rurale et des petites villes sont descendus dans la rue fin novembre.

Un député du nord du pays, Bruno Questel, a été secoué à la mi-décembre par six coups de feu tirés devant sa maison peu avant minuit, qui a été suivi d'une manifestation bruyante réunissant des membres de la communauté 40.

«J'ai été stupéfait. Nous avons atteint un nouveau niveau d'agressivité », a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant que la foule l'avait insulté et menacé lorsqu'il sortait pour les raisonner.

«Je ne pense pas qu’aucun député mérite d’avoir des coups de feu devant sa maison.»

Environ 50 des 305 députés de Macron disent avoir été victimes d'une forme d'intimidation.

Dans d'autres incidents, les manifestants ont brisé un chariot élévateur à fourche à travers les portes d'un bâtiment ministériel, ont guillotiné une effigie de Macron et ont appliqué des graffitis sur l'Arc de Triomphe, l'un des symboles de la république française.

- Esprit révolutionnaire -

Macron a interprété les manifestations comme un signe d'impatience d'un électorat désespéré de changement - pour une baisse des impôts, de meilleurs services publics et des réformes démocratiques.

Toutes ces promesses étaient des promesses électorales de l'ex-banquier de 41, qui, comme beaucoup de ses députés, n'avait jamais été élu avant de devenir président.

Mais les analystes voient également l'arrogance perçue de Macron, le style de gouvernement descendant et les politiques fiscales favorisant les hauts revenus comme des raisons derrière la révolte du «gilet jaune».

D'autres recherches du Cevipof ont montré que les députés de Macron sont majoritairement issus des classes moyennes ou professionnelles - avec peu d'expérience de la pauvreté et des difficultés économiques dénoncées par les «gilets jaunes».

L'historien Jean Garrigues qualifie de «sans précédent» le niveau d'abus envers les parlementaires sous la cinquième république, qui a débuté en 1958.

Mais cette nouvelle vague d'anti-élitisme puise dans des sources profondes, dit-il.

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