Les Suisses ont rejeté une initiative appelant les gouvernements à faire en sorte que le pays utilise les ressources naturelles de manière durable.
Seul 36.4% a soutenu l’initiative dimanche et Genève est le seul canton où une majorité d’électeurs ont dit «oui».
Il semble que les électeurs suisses n'aient pas voulu payer le prix économique pour réduire l'empreinte écologique du pays.
L'initiative du Parti vert voulait que la Suisse s'engage à réaliser une utilisation durable des ressources naturelles par 2050. Si tout le monde vivait comme les suisses 2.8 fois la valeur des ressources de la Terre serait utilisé chaque année.
Pour ce faire, les Verts ont fait valoir que le gouvernement devait intervenir. Leur initiative a appelé à des amendements constitutionnels obligeant le gouvernement à promouvoir la recherche et l'innovation afin d'améliorer l'utilisation durable et efficace des ressources, ainsi qu'à introduire de nouveaux règlements sur les produits et des incitations fiscales.
Technologie propre
Les Verts ont déclaré qu'en encourageant les nouvelles technologies dans le secteur des technologies propres - qui enregistrait des taux de croissance élevés - la Suisse pourrait renforcer son avantage concurrentiel.
Mais le cabinet, ainsi qu'une large majorité dans les deux chambres du parlement, étaient opposés.
Suite à ce résultat, la ministre de l'Environnement, Doris Leuthard, a déclaré que «la Suisse peut désormais suivre sa voie vers une économie durable sans mesures coercitives, mais avec des dispositions volontaires pour protéger l'environnement et le climat».
Au cours de la campagne, Leuthard a affirmé que "l'initiative demande trop dans un délai trop court".
L'objectif 2050 pourrait entraîner de profonds changements structurels, mettant en péril la compétitivité très prisée de la Suisse et sa croissance économique. Le cabinet préfère une approche décalée. Pour Leuthard, les entreprises sont incitées à utiliser les ressources plus efficacement, ce sont des économies de coûts et une moindre dépendance à l'égard des fournitures et des biens importés.
Leuthard a également déclaré que la Suisse ne pouvait agir seule pour réaliser une économie verte.
Non non Non
Depuis 1984, seules trois des neuf initiatives écologiques ont été approuvées par les électeurs. La Suisse a dit non à trois reprises de mettre fin à la dépendance du pays à l'égard de l'énergie nucléaire et a par deux fois rejeté les efforts déployés pour introduire une taxe sur l'énergie.
À 1994, ils ont accepté une proposition visant à limiter le nombre de poids lourds traversant les Alpes - une initiative qui n’a toujours pas été mise en œuvre. Il y a quatre ans, ils ont dit oui à la limitation du nombre de maisons de vacances.